Pourquoi Le silence peut vous rendre Heureux ?
le silence est devenu une denrée rare, notamment en milieu urbain : nous croyons pouvoir nous y habituer sans dommages, mais c’est une erreur. Notre corps et notre esprit s’épuisent progressivement dans le bruit et l’action incessante. Bien qu’il soit prouvé que le bruit favorise diverses pathologies, nous y sommes souvent exposés dans notre vie quotidienne. Il faut donc, de temps en temps, faire silence.
Ce que dit la science
Les neurosciences nous apprennent qu’il y a trois types de silence, avec lesquels il faut renouer :
– l’absence de bruit, qui ferait repousser les neurones (ce n’est encore démontré que chez l’animal),
– la rareté des actions, qui stimule le système parasympathique (apaisant),
– le silence intérieur, qui n’est pas le calme plat mental, mais une fluctuation régulière qu’il est bon d’accepter sans chercher à la meubler par des actions.
Le silence peut être dérangeant dans les interactions sociales et quand on se retrouve face à face avec soi-même. Il convient, pour en recueillir les bienfaits, d’apprendre à se familiariser avec lui.
Mais une chose est sûre : le bruit finit parfois par rendre malade. Le bruit continu aux abords des aéroports ou des autoroutes est associé à une augmentation des maladies cardiovasculaires (en dehors du facteur pollution).
En effet, notre cerveau réagit automatiquement et rapidement aux sons, quels qu’ils soient, y compris quand nous dormons. Les bruits inconnus ou potentiellement stressants activent un centre cérébral appelé « amygdale » qui se met en branle en cas de peur et d’autres émotions négatives. Des cascades d’hormones sont alors déclenchées qui stimulent la circulation sanguine et inondent notre organisme de cortisol, l’hormone du stress. Celle-ci signale au corps : « Attention, danger potentiel ! ». À court terme, le stress a du bon, car il nous rend plus alertes et plus performants. Mais sur la durée, cette situation finit par endommager l’organisme.
Au calme, les idées foisonnent
Le silence est favorable aux activités « en roue libre » de notre cerveau qui, sans apport extérieur, produit son propre film. L’origine de ce cinéma mental se situe dans un réseau d’aires cérébrales qui fonctionne de manière autonome, appelé « réseau du mode par défaut ». Ce groupe de régions du cerveau s’active toujours lorsque nous ne faisons rien et laissons nos pensées vagabonder : c’est ce qui se passe lors de certaines formes de méditation. À l’inverse, dès que nous nous replongeons dans une tâche, les neurones impliqués dans ce vagabondage mental sont réduits au silence par ceux qui sont focalisés sur l’interaction avec le monde extérieur.
Dans la pratique, il semble que le silence acquière une valeur supplémentaire après l’exposition à des sons . Des synapses (liens entre les neurones) qui étaient muettes se mettent à « parler », comme si le silence les avait réveillées !
Le silence peut aussi être pénible en société. On fait la conversation pour l’éviter. Nous avons du mal, bien souvent, à vivre le silence de manière apaisée, et avons un désir naturel pour les stimuli qui sont nécessaires au développement du cerveau. Cela inclut la voix des autres personnes. Le silence représenterait un vide qui suscite des inquiétudes de solitude chez certaines personnes. Peut-être est-ce une question d’habitude : ceux qui n’ont jamais appris à accepter le silence en seront d’autant plus accablés plus tard. Ils vont alors s’arranger pour le « meubler », en ayant toujours un poste de télévision allumé, sans savoir que ce bruit continuel les fatigue. Il est d’autant plus important, alors, de reprendre le chemin du silence, par petites touches, en l’enseignant aussi à ses enfants, sous forme de simples pauses acoustiques. Pour réactiver un court instant ces synapses du réseau du silence qui nous rend heureux.
Le bonheur du silence | Cerveau & Psycho (cerveauetpsycho.fr)