Pourquoi l’hypnose transforme l’activité cérébrale ?
Il est aujourd’hui démontré que l’hypnose thérapeutique -bien différente de l’hypnose « de spectacle »- a des effets objectifs sur notre cerveau. L’état hypnotique diffère en effet tout autant de l’état d’éveil que du sommeil ou de la méditation.
Deux étapes
Le processus commence par une phase d’induction, étape durant laquelle le patient est conduit dans un état de relaxation, suivi d’une confusion mentale qui l’amène à abandonner ses certitudes intellectuelles et leurs rigidités. Il se crée alors une dissociation entre le conscient et l’inconscient, ainsi qu’entre le milieu extérieur et le corps lui-même : le self-control est désactivé.
Commence alors l’état de transe hypnotique, que le praticien doit entretenir afin de la prolonger, selon le besoin, jusqu’à durer entre trente et quatre-vingt-dix minutes ; le thérapeute, au cours de cette phase, ne donne pas d’ordre, mais accompagne le patient, par le choix des mots et la conversation, dans l’élargissement de sa perception et son ouverture aux problèmes, ainsi qu’aux solutions dont, intérieurement, il est déjà conscient.
Des effets mesurables ?
Alors que l’hypnose est pratiquée depuis des décennies en psychiatrie ou en hôpital, sa portée neurologique n’a, elle, été découverte que ces dernières années. Et notamment grâce à une étude publiée en 2016 par des chercheurs américains qui a mis en valeur trois changements majeurs du cerveau sous hypnose.
L’imagerie (IRM fonctionnelle) met en évidence une diminution de l’activité dans le cortex cingulaire antérieur dorsal, signe de la création d’une « bulle » propice à l’ouverture à la suggestion : l’attention se focalise sur les sensations internes, les émotions et l’empathie.
Le patient ressent un détachement vis-à-vis de lui-même, de ses pensées et de ses actions, perd son esprit critique voire, parfois, la mémoire.
Sous hypnose, le patient présente une stimulation cérébrale plus élevée et active les régions occipitale, pariétale et précentrale de son cerveau -respectivement sièges de la vue, de l’ouïe et du mouvement- de sorte qu’il a l’impression de revivre les moments qui lui sont suggérés, et non pas simplement de s’en souvenir.
Mais qui a le pouvoir ?
Ce n’est pas le thérapeute, mais le patient.
L’hypnose booste notre capacité d’attention à l’objet central de nos pensées. Même si nous sommes tous influençables (la publicité le démontre), être conscient de cette fragilité permet d’en faire un atout.
Quels domaines d’application ?
Le champ d’action de l’hypnose est vaste. S’il couvre la plupart des domaines de la santé, il convient cependant de le considérer comme un complément à l’art des professionnels de santé, chacun dans leur domaine d’expertise.